L’État-providence a pris des proportions incommensurables. Il est financièrement insoutenable et injuste : les déficits sont comblés par la dette qui pèse sur nos enfants.
Drôle de solidarité !
Maîtrise des comptes publics – Prime à l’initiative – Ressource universelle
Scrollez pour découvrir l’État-prévoyance
On appelle « modèle social » l’ensemble des institutions et des lois qui permettent à un Etat d’organiser les relations sociales dans un pays.
Cela inclut :
La solidarité nationale et protection sociale
Le principe d’égalité des chances
La régulation du marché du travail
L'Éducation
Le système de retraites
Il existe plusieurs types de modèles sociaux. Chaque pays a le sien, plus ou moins développé.
Le modèle social français est plus connu sous le nom de…
Il est une composante centrale de notre cohésion sociale et de l’identité française.
En crise depuis des décennies, l’État-providence a vécu. De solution, il est progressivement devenu un problème.
L’État-providence a pris des proportions incommensurables. Il est financièrement insoutenable et injuste : les déficits sont comblés par la dette qui pèse sur nos enfants.
Drôle de solidarité !
Il est illisible : personne ne sait combien il paie, pourquoi, et ce à quoi il a droit… d’où les phénomènes inverses de non-recours et d’abus.
Il ne tient plus sa promesse, celle d’assurer le bien-être de la population. Les déserts médicaux s’étendent, les services sociaux se dégradent, le coût du travail augmente au détriment du pouvoir d’achat.
Le choc pourrait être brutal, en cas de défaut de paiement (le FMI imposant à la France des réformes draconiennes), ou de conflit armé (qui absorberait toutes les ressources).
Hors ces scénarios catastrophes, c’est l’accélération d’une spirale infernale qui se dessine, l’État cherchant à combler des besoins toujours plus importants, au prix de prélèvements nécessairement plus lourds et d’une réduction de la qualité et du montant des prestations (les redoutés « coups de rabot »). Vertige !
Les deux hypothèses conduisent à une même issue : celle d’un système à deux vitesses où les moins aisés n’auront pas grand-chose et où les mieux lotis iront chercher dans un secteur privé dérégulé ce que l’État n’apporte plus.
Attendre pour voir, ou réfléchir à une alternative ?
Nous proposons une alternative à l’État-providence, sous la forme d’un nouveau modèle social :
L’État-prévoyance est un modèle dans lequel l’État conserve des interventions économiques et sociales. Son périmètre est cependant limité aux situations qui dépassent ce qu’une personne peut assumer seule (un accident de la vie par exemple).
Parallèlement, l’État met tout en œuvre pour que les individus travaillent, prennent des initiatives et s’organisent collectivement pour en prévenir les conséquences. En somme l’État gère directement la solidarité nationale (l’effort de tous au profit de certains). Au delà, il fait confiance aux citoyens pour agir.
On abandonne ainsi le modèle providentiel, dans lequel l’intervention d’un Etat divinisé est orientée vers l’insondable « bien-être » de chacun, par définition illimité, au profit d’un modèle prévoyant dans lequel l’État et les citoyens anticipent les risques et prennent les mesures nécessaires pour préparer l’avenir.
L’État-prévoyance remodèle trois pierres angulaires de nos vies.
Concrètement, je suis atteint(e) d’un cancer : je suis soigné(e) aux frais de la collectivité. Je suis en situation de handicap, dans l’impossibilité de travailler : je perçois une ressource de solidarité majorée versée par la collectivité nationale. Je choisis d’exercer une activité libérale : j’adhère à un régime de retraite financé par des professionnels de même statut.
Concrètement, la ressource de solidarité que je perçois chaque mois (protection contre la pauvreté) sera cumulable avec des revenus.
Concrètement : dans l’entreprise, si employeur et salariés le décident, ils définissent par accord l’organisation de leurs relations de travail dans le respect de principes fondamentaux fixés par la loi. Le code du travail continue de s’appliquer pour tous ceux qui ne peuvent ou veulent emprunter cette voie.
L’État-prévoyance assainit les finances publiques tout en protégeant réellement les citoyens. L’État respecte ses engagements, ce qui implique une discipline financière : recettes et dépenses sont à l’équilibre, les engagements sont provisionnés.
L’État se concentre sur ce qui est de son ressort et laisse la société civile se prendre en charge. Il fait moins, mais le fait vraiment bien.
L'État-prévoyance est lisible. Chacun comprend parfaitement ses droits et ne fantasme pas sur les avantages supposés des autres. Cela facilite l’adhésion au modèle, et renforce la cohésion sociale.
Le système bénéficie à toutes et tous : personne n’est laissé de côté. L’État-prévoyance réoriente les mécanismes redistributifs en direction des classes moyennes et des travailleurs dits « essentiels ».
Le travail permet d'accéder à un confort de vie, au-delà du minimum garanti par l’État. L’incitation au travail est renforcée et une spirale positive de création de richesse est amorcée.
Le système stimule l’initiative individuelle et collective, et dynamise une société civile droguée à la dépense publique et averse aux risques.
L’État fait confiance aux citoyens et aux acteurs privés pour s’organiser entre eux.
Le concept d'État-prévoyance est le fruit d’une réflexion collective menée pendant plusieurs années au sein de l’Institut pour l’Innovation Économique et Sociale. Nous vous proposons ci-dessous différentes ressources (articles, livres, vidéos, quiz) pour creuser la notion à votre guise. Bonne exploration, et au plaisir d'en discuter avec vous.